jeudi 3 octobre 2019

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Le Neuchâtelois Raphaël Domjan promet des vols dans la stratosphère, à l'énergie solaire, depuis de longues années (2014). Mais aujourd'hui, son projet, SolarStratos, a du plomb dans l'aile. Enfin même plus d'aile du tout. Du coup, les investisseurs se font méfiants, révèle le magazine Bilan. Pour regagner leur confiance et obtenir une rallonge de quelques millions, Raphaël Domjan a fait une promesse rassurante: il va perdre 10 kilos. Après, c'est juré, on va survoler les nuages! Mais comment en est-il arrivé si bas, quand on l'attendait si haut?

Tout s'est effondré comme une tour de Babybel quand son engin a perdu ses ailes. Quand L'Ofac les a soumises à une pression de 3,5G en juillet 2018, elles n'ont bêtement pas résisté.

Alors forcément, suite à cet incident, investisseurs privés et publics ont commencé à douter: a-t-on vraiment bien fait de lui refiler tout ce blé? Après S3, ses utopies, ses désillusions et ses pertes en millions, les affaires spatiales sises à Payerne ont de quoi rendre frileux. 

Les privés, disons, font ce qu'ils veulent de leur pognon. Mais les communes et les cantons, eux, c'est l'argent du contribuable qu'ils misent sur la table. Et quand on voit leur réaction, ce n'est pas très apaisant. 

A Neuchâtel, c'est vite vu, c'est motus et bouche cousue. Le canton a simplement refusé d'indiquer à Bilan le montant investi jusque-là dans cet avion. Du genre: "On sait ce qu'on fait, les gars, c'est bon, venez pas jouer les tâtillons!". 

Dans la Broye, en revanche, les communes ont décidé qu'elles ne fileront plus un rond pour l'instant. Elles ont même engagé la HEIG pour faire un audit sur la viabilité du projet. L'ironie ne les a pas pour autant délaissées. 

L'expert mandaté jure en effet ne pas avoir les compétences aéronautiques nécessaires pour se prononcer sur la faisabilité de cette aventure soi-disant écologique. Pourtant, il y a une année encore, ce dernier était présenté comme un spécialiste spécifiqement engagé pour permettre "aux dirigeants de SolarStratos de mieux comprendre les différents facteurs influençant la réussite ou l'échec d'une telle mission". A croire qu'entre temps, ses capacités d'expertise se sont envolées (elles, au moins, elles y parviennent). 

Le seul qui ose donner quelques éléments, c'est le directeur du CSEM, institution neuchâteloise impliquée dans la technique du projet. Et en gros, il dit: à l'heure actuelle, l'avion est trop lourd pour viser la stratosphère. Alors pour Raphaêl Domjan, le prochain combat se mènera contre les apéros dînatoires et le foie gras. 

- Image de Vincent L'Epée - Texte de Torrée Adore

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