samedi 7 septembre 2019

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Les oiseaux se lâchent pour nous pourrir
- Image de Vincent L'Épée - Texte de Betty Saucisse

D’abord un, puis deux, puis des centaines… Comme dans le film Les Oiseaux de Hitchcock, des volatiles s’installent, se rallient. Mais leur place de jeux sont les toits plats de Neuchâtel et les vastes champs des cultures intensives alentours, et ces oiseaux si menaçants, ce sont les goélands.
Par deux fois, fin juillet dans ArcInfo (31.07.) et sur la RTS ce week-end (31.08.), les goélands leucophées neuchâtelois ont fait les choux gras des médias. Ces agitateurs ailés posent en effet problème: ils crient trop fort, trop tôt le matin de mars à août, et ont l’idée saugrenue de défendre bec et serres leur progéniture. De tels défauts sont évidemment d’intérêt éminemment public et on comprend dès lors pourquoi un sujet comme celui-ci mérite un traitement à l’échelle romande.

Quelques grincheux qui savent se faire entendre au moins aussi bien que les cris à sonorité marine des laridés tétrapodes ovipares proposent de faire déchoir ces derniers de leur statut d’espèce protégée, histoire qu’on puisse les descendre au plomb quand on sait viser ou qu’on casse leurs œufs à coup de rangers.

Mais on apprend bien plus en lisant ArcInfo qu’en regardant Le 19h30, qui se contente de signaler que cette dernière possibilité sera discutée aux prochaines sessions parlementaires. Dans notre bon quotidien, François Turrian, directeur d’Aspo-Birdlife, explique que «ces espèces profitent des activités humaines».

La possibilité de se nourrir dans les si belles zones d’agriculture extensive, ou dans nos poubelles débordantes, ainsi que celle de nicher sur les toits plats tellement en vogue, sont autant de grands espaces appréciés par ces oiseaux qui sont quand même remontés depuis la mer Méditerranée par le Rhône pour les atteindre.

Pesticides et engrais, consommation à outrance et mitage du territoire sont les ingrédients idéaux pour un voisinage criard. Mais que crient-ils au juste? Bandes de cons! Bandes de cons! Bandes de cons!

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